"L'état de la planète est en crise", a déclaré Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, lors d'une conférence de presse en décembre. "C'est notre dernière chance agir."
Ce mois-ci, les gouvernements de 196 États ont répondu à ce défi, atteignant un consensus mondial pour une action sans précédent pour protéger la nature. La ville de Montréal a accueilli la conversation la plus importante sur la conservation de la nature depuis une génération - la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique COP15 Rencontre. Au cours de deux semaines d'intenses négociations, les États ont finalisé le « Cadre de biodiversité post-2020 », un nouveau plan mondial pour restaurer et protéger la nature.
Nous avons longtemps fait campagne pour que les gouvernements reconnaissent le rôle central de la conservation communautaire dans ces objectifs mondiaux. « Des décennies de pratique de la conservation ont montré que la justice sociale est la clé du succès de la conservation », a déclaré Annie Tourette de Blue Ventures à Montréal. "Les gouvernements doivent adopter des objectifs qui fonctionnent avec - plutôt que contre - ceux qui dépendent le plus de la nature." Réunissant des représentants des communautés côtières des cinq continents à Montréal, nous entendu parler de pêcheurs artisanaux sur le rôle essentiel qu'ils jouent en tant que défenseurs de première ligne de l'océan.
Les avertissements des scientifiques sont clairs : les populations fauniques ont plongé de 69 % en moyenne entre 1970 et 2018, et sur une millions d'espèces de plantes et d'animaux sont actuellement menacées d'extinction à moins que nous puissions inverser cette tendance alarmante.
L'engagement principal dans le cadre est de conserver au moins 30 % des terres et des mers de notre planète d'ici 2030, un objectif souvent appelé « 30 d'ici 30 ». Mais l'histoire récente suggère que la conservation échouera si elle ne met pas l'accent sur la primauté des droits de l'homme et ne reconnaît pas la centralité des peuples autochtones et des communautés locales.
Nous rejoignons le Forum international autochtone sur la biodiversité (IIFB) en se félicitant de la reconnaissance explicite dans l'accord de Montréal du rôle et des droits des peuples autochtones et des communautés localeses à ces nouveaux objectifs de conservation. "En tant qu'organisation qui travaille avec les communautés pour protéger nos mers, nous constatons chaque jour le besoin urgent des pêcheurs côtiers pour obtenir le droit de gérer et de restaurer nos océans », a déclaré Tourette. « Renforcer la conservation pour atteindre le nouvel objectif 30 x 30 signifie redoubler d'efforts pour soutenir les communautés les plus dépendantes de la nature ; personnes qui vivent souvent en première ligne de la crise de la biodiversité. Mais l'ambition de Montréal doit se traduire par des engagements financiers tout aussi audacieux de la part des gouvernements et de la société civile pour aider les collectivités à protéger la nature.
Malgré le consensus à Montréal, la perte dévastatrice et accélérée de la biodiversité ne peut être combattue par les seules aires protégées, et un changement fondamental de paradigme est nécessaire dans notre ambition collective pour la nature.
Aux côtés des signataires de la Appel à l'action des petits pêcheurs, nous exhortons les États côtiers à dépasser les 30 % et à soutenir une approche de gestion durable à 100 %, en s'attaquant aux moteurs sous-jacents de la perte de biodiversité dans nos mers. Cela nécessitera un changement de priorités et de pouvoir dans la prise de décision autour de notre planète bleue, et une ambition pour la nature qui va bien au-delà des aires protégées. Cela signifiera légiférer pour protéger les intérêts du plus grand groupe d'utilisateurs de l'océan - les pêcheurs à petite échelle - afin de garantir que la pêche industrielle et destructrice ne sape pas la durabilité de la pêche artisanale et à petite échelle. Et cela signifiera veiller à ce que les droits des pêcheurs artisanaux et des communautés côtières soient au premier plan de la prise de décision dans l'économie océanique.
Ces actions contribueront grandement à faire en sorte que la protection de la biodiversité soit plus qu'une simple aspiration. Nous exhortons les dirigeants mondiaux à les adopter et à les mettre en œuvre sans délai.
Alors que les délégués rentrent chez eux pour entamer le long voyage vers la mise en œuvre des objectifs de Montréal sur terre et sur mer, nous continuerons de travailler avec les États côtiers pour garantir que ces efforts reposent sur la justice environnementale. Nous n'avons pas un instant à perdre.
Pour plus d'information veuillez contacter: Annie Tourette, responsable du plaidoyer
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