Abstract
Madagascar, la quatrième plus grande île du monde, est l'un des pays en développement les plus pauvres du monde, et sa population dépend fortement des ressources marines pour sa subsistance et ses revenus. Les exportations de ces ressources et les accords d'accès à la pêche étrangère sont également importants, du moins d'un point de vue économique à grande échelle. Ces dernières années, des inquiétudes ont été exprimées parmi les pêcheurs locaux et les groupes industriels concernant la croissance de l'effort de pêche du pays. Malgré ces préoccupations, les connaissances existantes sur l'échelle, la composition et les tendances des pêcheries malgaches restent faibles, et il existe des informations négligeables concernant les captures non déclarées et la pêche illégale dans les eaux de Madagascar. La pêche artisanale, qui est souvent importante dans les pays en développement comme Madagascar, est souvent non déclarée ou sous-estimée. Malheureusement, les législations de pêche, les plans de gestion et les accords d'accès à la pêche étrangers sont souvent influencés par ces données incomplètes, ce qui conduit à de sérieuses surestimations de la disponibilité des ressources. Cela semble également être la situation à Madagascar, où la reconstitution des captures totales de tous les secteurs de pêche malgaches menée ici a montré que les captures totales entre 1950 et 2008 étaient le double du volume déclaré par les agences nationales des pêches. Plus important encore, une grande partie du secteur de subsistance est absente des statistiques officielles, et des signes de déclin ont déjà été observés dans plusieurs stocks, ce qui suggère que les niveaux actuels de capture sont susceptibles de dépasser les rendements durables. Cela a de profondes implications pour la durabilité économique et écologique de la pêche, ainsi que pour la sécurité alimentaire dans un pays où les gens dépendent fortement de l'océan pour leurs besoins quotidiens en protéines et leurs moyens de subsistance.