Madagascar s'oriente vers une gestion des pêches plus transparente et durable pour le pays
Alors que le monde célèbre Journée mondiale des océans, les efforts se poursuivent à Madagascar vers une gestion transparente des pêches. Une gestion basée sur des informations solides et transparentes est essentielle pour protéger la biodiversité marine, la sécurité alimentaire et pour construire une pêche durable et équitable qui profite à toutes les parties prenantes et à l'économie de Madagascar.
Ces dernières semaines, l'ouverture de la saison annuelle de pêche à la crevette a vu la mise en œuvre du nouveau plan stratégique pour la pêche annoncé en Septembre par le Gouvernement de Madagascar dans le cadre de Plan de Madagascar pour l'émergence. Le plan d'action, soutenu par le Projet SWIOFish2 de la Banque mondiale, se concentre sur la durabilité des ressources marines et des revenus de la pêche pour le pays.
L'État de Madagascar a accordé 47 droits d'exploitation allant jusqu'à cinq ans à des entreprises de pêche industrielle à la crevette, dans des conditions financières plus équitables pour le pays. « Les navires travailleront chacun dans des zones de pêche prédéfinies. Durant les premiers mois d'ouverture, la pêche de nuit est interdite afin de limiter la pression sur les ressources », souligne le ministère de la Pêche. Le débarquement obligatoire des captures dans les ports malgaches devrait permettre le suivi et le contrôle.
Le gouvernement de Madagascar a également annoncé la « délimitation des zones de pêche exclusives pour les pêcheurs artisanaux et pour les pêcheurs industriels » afin d'assurer un accès juste et équitable aux ressources marines. Jusqu'à présent, ils ont partagé de nombreuses zones de pêche, une situation inhabituelle par rapport au reste de l'Afrique et du monde, à laquelle tout le monde voulait mettre fin.
« Dans le cadre de la gestion transparente des ressources de crevettes pour une exploitation durable, 14 milliards d'Ariary malgaches (MGA ; 2.6 millions de livres sterling) seront alloués au budget de l'État – au lieu de deux milliards de MGA auparavant », a annoncé le gouvernement. Des données de pêche transparentes et accessibles sont essentielles pour éclairer la gestion durable des ressources, renforcer l'économie bleue nationale et lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, l'une des priorités du plan d'action sur la pêche. Cependant, les informations de base restent souvent hors du domaine public, telles que les conditions des autorisations de pêche, les accords de pêche et tous les flux économiques résultant de ces accords. MIHARI, le réseau des Aires Marines Localement Gérées (LMMA) à Madagascar, a rappelé que les pêcheurs artisanaux devraient « avoir accès aux dossiers des entreprises de pêche industrielle sélectionnées, pour s'assurer de la conformité entre les critères de sélection et les entreprises choisies ».
La politique de pêche durable de Madagascar doit être soutenue par des systèmes clairs et transparents, impliquant la coopération de toutes les parties prenantes. A cet effet, le Ministère de la Pêche accueille favorablement des approches telles que la Initiative pour la transparence des pêches (FiTI). La FiTI est une initiative volontaire impliquant le gouvernement, les pêcheurs à petite échelle, artisanaux et industriels et la société civile. La FiTI vise à renforcer progressivement les systèmes d'information publics existants grâce à une norme internationalement reconnue pour les meilleures pratiques.