Le gouvernement de Madagascar a fait un pas important pour la transparence de la pêche en publiant une liste des navires industriels autorisés à pêcher dans les eaux du pays.
La communication de cette liste, qui présente les 39 navires autorisés à pêcher des crevettes pour la campagne 2022, est la plus récente d’une série de démarches qui visent à assurer un avenir plus durable pour le secteur de la pêche dans la nation insulaire.
Au cours des derniers mois, Madagascar a pris des mesures pour lutter contre le chalutage de fond destructeur dans les eaux côtières. et est devenu le cinquième pays à rejoindre la Fisheries Transparency Initiative, la principale norme mondiale en matière de transparence et d’approche participative dans le domaine de la pêche.
Ces dernières années, la transparence de la pêche a fait l’objet d’une attention particulière dans la politique des océans. Elle est considérée comme essentielle à la réalisation de l’Objectif de développement durable 14 des Nations unies, qui vise à protéger la vie sous-marine.
“Accroître la disponibilité de données crédibles et précises sur la pêche est la base sur laquelle une gestion de la pêche réactive et inclusive peut se construire. C’est un élément central des initiatives visant à reconstruire les pêcheries, à restaurer la vie dans les océans et à développer des solutions durables pour la prospérité des communautés de pêcheurs”, souligne le Dr Hajaniaina Ratsimbazafy, directeur de la conservation de Blue Ventures à Madagascar.
Dans le monde, plus d’un milliard de personnes dépendent du poisson comme principale source de protéines, et des centaines de millions de personnes n’ont pas d’autre moyen de subsistance que la pêche.
Pourtant, alors même qu’une population mondiale croissante a plus que jamais besoin de protéines durables et à faible teneur en carbone, un tiers des stocks de poissons est surexploité. Dans des endroits comme Madagascar, les écosystèmes marins n’ont jamais été autant menacés par le changement climatique et la surpêche dans toute l’histoire moderne, et un nombre croissant de pêcheurs – y compris des navires pratiquant la pêche illégale, non déclarée et non réglementée – se disputent des prises de plus en plus rares.
C’est pourquoi il n’a jamais été aussi important de disposer en temps utile d’informations claires et accessibles à tous sur qui pêche, où et quoi.
“Nous nous réjouissons de ces récentes avancées en matière de transparence de la pêche à Madagascar”, déclare Annie Tourette, responsable du plaidoyer chez Blue Ventures. “Une meilleure information améliore la participation du public et la prise de décision et, à terme, permet une meilleure gestion et un avenir durable pour les ressources marines et les communautés qui en dépendent.”
Photo : Le crevettier ‘Cap Saint André’, de la société de pêche REFRIGEPECHE Ouest, est l’un des 39 navires autorisés pour la saison de pêche 2022 à Madagascar. | Crédit photo : JMI