Mots clés:
Biodiversité, liens conservation-pauvreté, déforestation, Madagascar, utilisation des mangroves, migration, liens pauvreté-environnement
Résumé:
Les mangroves sont fortement menacées à l'échelle mondiale, la récolte de bois de feu et la production de charbon de bois étant une menace croissante dans les pays à faible revenu. Cependant, la dynamique socio-écologique des mangroves est mal comprise, en particulier les rôles de la pauvreté et de la richesse dans l'utilisation des ressources. C'est notamment le cas des mangroves de Madagascar, qui contribuent à 2% de la couverture mondiale des mangroves. Nous rapportons l'utilisation et les menaces des mangroves dans la Baie des Assassins au sud-ouest de Madagascar. Nous documentons la production de d'accord, une chaux à base de coquillage produite dans des fours à bois de mangrove et utilisée comme enduit sur les maisons pour améliorer leur durabilité. Les maisons enduites de chaux sont considérées comme un symbole de statut. La croissance de l'utilisation de la chaux est liée à une augmentation des revenus de certains ménages, qui est en partie due à la marchandisation accrue des produits marins tels que le poulpe, les algues et les concombres de mer. Ces produits ont connu une commercialisation rapide au cours de la dernière décennie, les pêcheurs approvisionnant désormais les marchés mondiaux. Nous documentons également des preuves de l'émergence d'une production de chaux à plus grande échelle. La croissance de la production de chaux a des ramifications majeures pour la couverture de mangrove. Nous avons observé une évolution inquiétante des modes de récolte des mangroves liées à la production de chaux, où les écosystèmes de mangrove sont défrichés au lieu d'être coupés sélectivement. Nous considérons les implications de nos résultats pour des débats plus larges sur la relation entre la conservation, la pauvreté et l'utilisation des ressources naturelles. Nous soulignons les priorités de recherche et discutons des implications politiques de notre recherche, en particulier la nécessité d'une gestion intégrée des écosystèmes.